Un nouveau séjour médical du président Buhari à Londres suscite la polémique au Nigeria
Une polémique portée par les principaux leaders d’opposition enflait mercredi au Nigeria, au lendemain du départ du président Muhammadu Buhari à Londres pour des raisons médicales.
Des voix de nombreuses personnalités s’élevaient mercredi et le hashtag #BuhariMustGo (Buhari doit partir) était partagé plusieurs dizaines de milliers de fois sur Twitter pour dénoncer le nouveau séjour médial du chef de l’Etat, de deux semaines en Grande-Bretagne.
«Aidez-nous à ramener M. Buhari à la maison pour qu’il puisse faire son check-up médical dans l’un des hôpitaux +magnifiques et performants+ qu’il a construits pour le Nigeria!», ironisait OmoyeleSowore, un opposant indépendant, appelant les nombreux Nigérians de la diaspora, notamment les médecins à «occuper les hôpitaux» londoniens.
Le principal parti de l’opposition, le Parti Populaire Démocratique (PDP) estime que «cette visite médicale est la conséquence directe de l’échec de son gouvernement à relooker le système de santé», dans un communiqué publié mardi.
«Notre parti s’inquiète du fait que la présidence Buhari ne prenne aucune mesure pour rétablir notre système de santé, mais que l’argent des contribuables serve à payer les voyages médicaux du président à l’étranger», écrit Kola Ologbondiyan, porte-parole du PDP.
L’état de santé de Buahari a été déjà un sujet de débat lors de la dernière campagne électorale de 2019, l’opposition affirmant qu’il n’était pas physiquement apte à gouverner.
De son côté, un syndicat de médecins a menacé de se mettre en grève dès jeudi, pour protester contre le non-paiement de plusieurs arriérés de leurs salaires.
Le Nigeria comptait 42.000 médecins généralistes enregistrés en 2019 pour une population estimé à 200 millions d’habitants, soit deux médecins pour environ 10.000 habitants, selon l’Association des médecins du Nigeria (NMA).