Mali: Abandon des poursuites dans un dossier de tentative de coup d’Etat
La justice malienne a annulé mardi les poursuites intentées contre sept personnalités accusées d’avoir préparé un coup d’Etat contre le pouvoir de transition, dont un ancien Premier ministre et un animateur radio vedette.
La chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako a rendu son délibéré à huis clos dans le dossier dit de «complot contre le gouvernement de la République», a indiqué Kassoum Tapo, l’avocat du dernier Premier ministre avant le putsch d’août 2020, Boubou Cissé.
La juridiction a «annulé les mandats de dépôt et ordonné la mise en liberté immédiate de tous les inculpés», ce qui «met donc fin à cette affaire», a ajouté Me Tapo.
Depuis le mois de décembre, une information judiciaire avait été ouverte pour «complot contre le Gouvernement et association de malfaiteurs», dans laquelle étaient notamment cités l’ancien Premier ministre Boubou Cissé, l’activiste Ras Bath, ainsi que Sékou Traoré, un temps Secrétaire général de la Présidence, Mahamadou Koné, trésorier payeur général, Vital Robert Diop, directeur général de la société PMU-Mali, Aguibou Tall, directeur général adjoint de l’AGEFAU, et Souleymane Kansaye, receveur général du district.
Ces personnalités étaient poursuivies pour «complot contre le Gouvernement, association de malfaiteurs, offense à la personne du chef de l’Etat et complicité».
Cette affaire a été révélée en décembre avec une série d’interpellations par la Direction générale des services de l’Etat (DGSE, le renseignement malien), alors que les militaires ont la mainmise sur le pouvoir depuis le putsch qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta.
«C’était un dossier vide, pour lequel on a voulu instrumentaliser la justice. Aujourd’hui, c’est la démocratie qui gagne», a réagi Me Tapo dans les minutes qui ont suivi le prononcé de la décision de la Cour d’appel.
Lors de son réquisitoire délivré mardi 16 février, Alou Nampé, l’avocat général, avait – en contradiction avec le réquisitoire écrit du procureur – demandé «l’annulation des procédures et la levée des mandats de dépôt» contre l’ensemble des personnalités citées dans le dossier. La cour d’appel, qui devait rendre son verdict le lendemain, avait cependant reporté son verdict à ce mardi, en raison d’une recomposition de la Cour.