Sénégal : Les enseignants en grève générale suite à l’arrestation de leurs collègues dans l’affaire Sonko
Le Syndicat des enseignants du G20 a décrété une grève totale ce lundi 1er mars et déclaré la journée du lundi «Journée noire», exigeant la libération immédiate et sans conditions, des enseignants arrêtés à la suite d’une manifestation à la place de l’indépendance, au lendemain de la levée de l’immunité de l’opposant Ousmane Sonko.
L’Assemblée nationale du Sénégal a levé vendredi l’immunité parlementaire du député et figure de l’opposition qui est visé par une plainte pour viols, ouvrant la voie à une convocation par la justice à laquelle il a déjà indiqué qu’il ne répondrait pas.
La séance plénière, qui s’est déroulée à huis-clos en raison du coronavirus, a été émaillée de joutes tendues entre la majorité et l’opposition, selon les échos des débats retransmis en direct à la radio.
Ousmane Sonko a fait l’objet début février, d’une plainte pour viols et menaces de mort déposée par une employée d’un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser pour, dit-il, soulager ses maux de dos. Il nie ces accusations et crie au complot.
Arrivé troisième lors de la présidentielle de 2019, le député de 46 ans accuse le président Macky Sall d’avoir monté contre lui une affaire de mœurs pour ruiner ses projets pour la présidentielle de 2024. Il reproche avec virulence aux juges d’être à la solde du pouvoir exécutif.
Certains de ses partisans ont brûlé vendredi matin des pneus sur la chaussée à plusieurs endroits de Dakar et de sa banlieue, selon les médias locaux. Samedi, ses partisans dont, ces enseignants ont à nouveau manifesté contre la levée de cette immunité.
Parmi les personnes arrêtées, un syndicaliste du cadre unitaire des syndicats de l’enseignement moyen secondaire, qui a été interpellé samedi dernier.
«Le secrétaire général du Cusems/Authentique, Dame Mbodj a été arrêté hier (samedi), dans le cadre d’une manifestation non autorisée au centre-ville de Dakar. Sur ce, la plénière des Secrétaires généraux et plénipotentiaires des syndicats du G20 estime “que cette posture de l’Etat est une grave violation de la constitution qui garantit les libertés de manifestation et d’expression démocratiques à tous les citoyens de notre pays», peut-on lire dans le communiqué rendu public dimanche.
Les enseignants dénoncent ces arrestations «arbitraires et abusives» contre leurs «collègues enseignants» qui constituent à leurs yeux, «des signaux inquiétants de recul des droits acquis» par le corps enseignant sénégalais.