Nigeria : Le président Buhari nomme un Directeur anti-corruption
Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari a nommé mardi, Abdulrasheed Bawa, directeur de l’agence anti-corruption après le limogeage en juillet 2020, de son prédécesseur, Ibrahim Magu ciblé par des accusations de détournements de fonds.
Le président a nommé de la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC), en remplacement de Magu, un ancien officier de police qui avait été nommé à ce poste en 2016, et était l’un des piliers de la campagne anti-corruption lancée par le président.
Muhammadu Buhari avait fait de la lutte contre la corruption, ce «cancer» de la nation, l’un de ses principaux objectifs de gouvernance lors de sa première élection en 2015 à la tête du pays le plus peuplé d’Afrique.
Abdulrasheed Bawa, 40 ans, a une longue expérience dans les enquêtes et les poursuites judiciaires concernant des affaires de fraude, de corruption, de fraude bancaire, de blanchiment d’argent et d’autres crimes économiques, indique le communiqué.
Durant les années qu’Ibrahim Magu a passées à la tête de l’Agence anti-corruption, plusieurs hauts responsables politiques, dont plusieurs anciens gouverneurs des Etat puissants, des ministres ont été emprisonnés et d’autres sont encore devant la justice.
Mais Ibrahim Magu est soupçonné de s’être octroyé des biens saisis lors des perquisitions visant des biens mal acquis par d’anciens hauts cadres et ministres d’Etat.
Le président Buhari avait alors déclaré que la suspension du patron de la Commission des crimes économiques et financiers permettra à l’Agence de lutte contre la corruption de poursuivre son travail, «sans le nuage d’une enquête … au-dessus de sa tête».
La corruption est endémique au Nigeria, premier producteur de pétrole du continent, mais peu d’affaires d’ampleur ont été portées en justice depuis 2015. Ses détracteurs accusent l’EFCC, créée en 2003, de mener une chasse aux sorcières contre les opposants de Buhari.