Libéria – Union Européenne : Un accord historique sur le bois
Lundi dernier, le Libéria et l’Union Européenne ont signé un Accord de Partenariat Volontaire (APV) portant sur le bois. Cette convention permettra de certifier que toutes les essences libériennes soient d’origine légale avant d’être exportées vers l’Europe.
Cet APV tire son importance du contexte historique libérien. En effet, ce pays dispose de plus de la moitié de la forêt tropicale d’Afrique de l’Ouest. Les essences dont elle recèle ont été couramment abattues illégalement durant les années 1990 et exportées afin de financer les conflits armés. Ce qui avait poussé l’ONU à sanctionner le Libéria en 2003, lui privant, par la même occasion, de 20 % de son PIB à l’époque. Mais, avec l’arrivée d’institutions démocratiquement élues en 2006, les tractations de régularisation ont commencé pour aboutir, 5 ans plus tard, à cet APV, faisant suite aux efforts du gouvernement libérien de réformer son secteur forestier.
De ce fait, les populations libériennes pourront enfin bénéficier de leur manne verte. En effet, d’une superficie estimée à 4,3 millions d’hectares, la forêt couvre 45 % du territoire libérien. En plus, elle figure parmi les points chauds de la biodiversité sur la planète. Ce qui lui donne encore une importance particulière. Avec 10 milliards de dollars américains comme valeur annuelle de la production industrielle du bois dans le monde, le Libéria a, devant lui, une opportunité en or pour développer son économie. Cela passe par une gestion rigoureuse du secteur forestier car, sous le régime précédent, les sociétés opérant dans le bois auraient été responsables de fraudes fiscales s’élevant à 200 millions de dollars américains.