La France espère un soutien «renforcé» de l’Administration Biden à son opération au Sahel
Paris espère que la nouvelle Administration américaine maintiendra, voire renforcera son soutien à l’opération antijihadiste française au Sahel, a déclaré mercredi la ministre française des Armées, Florence Parly, au jour de la prise de fonctions du nouveau président des Etats-Unis, Joe Biden.
Intervenant devant la commission Défense du Sénat français, Mme Parly a souligné que dans la bande sahélo-saharienne, «le soutien américain est bien là, il n’a pas été retiré. Nous souhaitons pouvoir, avec l’arrivée de la nouvelle Administration américaine, obtenir l’assurance que ces moyens soient prolongés, et pourquoi pas renforcés», a-t-elle commenté.
Au Sahel, Washington fournit à l’opération Barkhane de précieuses capacités de renseignement et de surveillance, notamment grâce à ses drones, du ravitaillement en vol et du transport logistique, pour un coût de 45 millions de dollars par an.
La France mobilise plus de 5.000 militaires pour son opération Barkhane, mais cherche à réduire ces effectifs, et souhaite notamment un engagement croissant de ses alliés européens. Paris s’apprête à «ajuster son effort» au Sahel, a annoncé mardi le président Emmanuel Macron lors de ses vœux aux armées à Brest (ouest).
La France doit officialiser cette première vague de retrait à l’occasion d’un prochain Sommet du président Macron avec ses homologues des cinq pays du G5 Sahel, en février à N’Djamena.
Mais «le cap reste inchangé», a assuré le président français, en évoquant l’objectif de «stabilité» du Sahel et la «victoire contre les terroristes». Après huit ans d’intervention militaire ininterrompue au Sahel, des voix de plus en plus nombreuses en France s’interrogent sur la pertinence de cet engagement, qui a coûté la vie à 50 militaires et peine à être suivi d’effets politiques sur le terrain.
Selon un sondage publié début janvier, la moitié des Français (51%) ne soutiennent plus cette intervention au Mali. Seuls 49% des personnes interrogées y sont encore favorables, contre 73% en février 2013 et 58% fin 2019.