Émeutes anti-Covid-19 en Tunisie: 600 arrestations, l’armée en renfort
Le ministère tunisien de l’Intérieur a annoncé lundi que plus de 600 personnes ont été arrêtées, après une troisième nuit d’émeutes dans de nombreuses villes de la Tunisie, où la police déployée pour imposer un couvre-feu, a été prise pour cible par des jeunes et l’armée a été appelée en renfort.
Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khaled Hayouni a fait état de 632 arrestations notamment parmi des groupes de personnes entre 15 et 25 ans qui ont «brûlé des pneus et des poubelles afin d’entraver les mouvements des forces de sécurité».
Les manifestations sont actuellement interdites en raison de la Covid-19. Mais quelques dizaines de personnes ont encore défilé lundi dans le centre de Tunis, dénonçant l’augmentation de la pauvreté, avant d’être bloqués par la police à proximité du ministère de l’Intérieur.
Dimanche pour la troisième nuit consécutive, la police prise pour cible à coups de pierres et autres a rétorqué à coups de gaz lacrymogènes dans plusieurs localités.Des pillages ont également eu lieu dans certaines zones.
Le principal syndicat, l’UGTT, a appelé les jeunes à cesser les protestations nocturnes, propices à des dépassements, tout en rappelant que la Constitution garantit le droit de manifester. Amnesty International a appelé lundi les forces de police à «respecter les droits de ceux qu’ils arrêtent, quelles que soient les raisons et les circonstances de leur arrestation».
Dans un communiqué, l’ONG s’est inquiétée des témoignages de violences sur des protestataires et de l’arrestation d’un militant qui manifestait pacifiquement lundi matin. Des troubles ont éclaté dans des quartiers populaires, au lendemain du dixième anniversaire de la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, le 14 janvier 2011.
Des victimes de la répression de la révolution en 2011 ou leurs proches, se sont rassemblés en dépit du confinement, pour réclamer une reconnaissance officielle de ces victimes par des autorités, notamment via la publication de la liste définitive des morts et blessés au Journal officiel.