Ouganda : Un journaliste gravement blessé en marge d’un meeting électoral de l’opposition
Un journaliste qui couvrait la campagne électorale de l’opposant Bobi Wine a été blessé dimanche lors d’affrontements avec les forces de l’ordre près de Masaka (Sud) et hospitalisé dans un «état grave», a annoncé la police ougandaise.
Lors d’un meeting électoral du candidat Wine, des «affrontements violents» ont opposé ses supporters aux forces de l’ordre, a indiqué la police dans un communiqué publié dimanche.
«Des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour réprimer la violence et des journalistes ont malheureusement été pris dans le processus de dispersion du groupe violent», écrit Fred Enanga, le porte-parole de la police.
Parmi eux, Ashraf Kasirye qui travaille pour Ghetto TV, une chaîne YouTube dédiée à la campagne électorale de M. Wine, qui affrontera le président sortant Yoweri Museveni dans les urnes le 14 janvier, «a subi des blessures au-dessus de l’œil gauche provenant apparemment d’une grenade».
La victime a été transférée d’urgence à l’hôpital de Masaka pour recevoir des soins médicaux. Son état est selon la police «stable mais grave». Il doit être transféré à Kampala, située à 130 km de Masaka.
Deux autres journalistes, travaillant pour les télévisions NTV Uganda et NBS TV, ont également été blessés. L’association des correspondants étrangers en Ouganda a déploré dimanche les violences contre les journalistes, soulignant que deux de ses membres avaient été « délibérément visés par des tirs de balles en caoutchouc » lors de la campagne électorale.
Bobi Wine, un chanteur populaire et député âgé de 38 ans, est le principal adversaire déclaré de Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, pour l’élection présidentielle de janvier prochain.
Il a déclaré récemment qu’il a failli être tué deux fois, ces dernières semaines, et a appelé la communauté internationale à tenir le Gouvernement ougandais responsable de tout ce qui pourrait lui arriver avant les élections du mois prochain.
Wine a également accusé l’armée d’avoir pris en otage le processus électoral, précisant que son équipe de campagne avait été la cible de gaz lacrymogènes et de tirs à balles réelles.