Covid-19 : La Mauritanie rétablit un couvre-feu nocturne
La Mauritanie a annoncé dimanche rétablir un couvre-feu nocturne face à la progression de la Covid-19 qui menace de saturation les hôpitaux de ce pays pauvre aux moyens sanitaires limités.
Le couvre-feu, imposé de 18H00 à 6H00 (locales et GMT), entre en vigueur dès ce dimanche, en raison d’un «accroissement inquiétant des cas de contamination au coronavirus et des décès qu’il a causés, et en renforcement des mesures-barrières qui sont actuellement les meilleures armes dont nous disposons», a expliqué la Présidence dans un communiqué.
La prière collective du vendredi est par ailleurs suspendue dans les mosquées jusqu’à nouvel ordre, a indiqué le ministère des Affaires islamiques dans un autre communiqué.
La Mauritanie connaît depuis peu une augmentation significative du nombre de contaminations: 7 morts et 279 cas supplémentaires samedi. La Mauritanie a déclaré officiellement plus de 10.000 cas et 222 décès depuis l’apparition du virus fin mars 2020, pour une population d’environ 4 millions.
Le directeur de la Santé publique Sidi Ould Zehave a déclaré samedi que les centres hospitaliers étaient proches «de la saturation» et que 60% des personnels médicaux sont réquisitionnés dans les centres de santé.
La Mauritanie avait déjà annoncé début décembre la fermeture des écoles et universités ainsi que l’interdiction des cérémonies publiques. La fermeture des établissements éducatifs, initialement prévue pour deux semaines, est prolongée jusqu’au 4 janvier, a annoncé le ministère de l’Education. Le ministre des Affaires étrangères, Ismail Ould Cheikh Ahmed, a exprimé devant les diplomates étrangers son «inquiétude face au développement des cas», et demandé de l’aide, a rapporté dimanche l’Agence mauritanienne d’information, agence de presse nationale.
La France vient de suspendre de manière temporaire le service de la dette contractée par la Mauritanie, qui est chiffré à peu à 5 millions d’euros. Selon un communiqué de l’ambassade de France à Nouakchott, elle permettrait à la Mauritanie de dégager des marges budgétaires pour répondre plus facilement à l’urgence économique et sanitaire.