Le Nigeria remonté contre les USA pour son inclusion dans la liste noire
Le Nigeria a exprimé mardi son «désaccord cordial» avec les USA qui viennent de l’inclure sur leur liste noire des pays «particulièrement préoccupants» en matière de liberté religieuse.
Le département d’Etat américain de Mike Pompeo, a ajouté lundi le Nigeria à la liste noire des pays qui y figuraient déjà en 2019: Arabie saoudite, Birmanie, Chine, Corée du Nord, Erythrée, Iran, Pakistan, Tadjikistan et Turkménistan.
Mais «le Nigeria ne participe à aucune violation de la liberté religieuse et n’a aucune politique de persécution», a répliqué le ministre de l’Information, Lai Mohammed dans un communiqué.
«Les victimes de l’insécurité et du terrorisme sont à la fois chrétiennes, musulmanes et d’autres religions», a-t-il souligné, rappelant que la liberté religieuse est garantie par la Constitution, et prise «très au sérieux» par les autorités de son pays.
Mike Pompeo n’a pas précisé les raisons de la mise à l’index du Nigeria, mais quelques mois après l’arrivée au pouvoir en 2015 du président Muhammadu Buhari, 350 membres du Mouvement islamique du Nigeria (MIN), secte chiite radicale, ont été tués par l’armée lors d’une manifestation dans leur fief à Zaria, dans le nord du pays.
Dans son dernier rapport sur la liberté religieuse dans le monde publié en juin, le département d’Etat américain relevait les tensions entre les autorités d’Abuja et le groupe chiite radical Mouvement islamique au Nigeria, dont les manifestations sont régulièrement réprimées dans le sang.
Il relevait que l’interdiction de cette organisation l’an dernier avait été dénoncée par l’Eglise catholique nigériane, qui y voit une menace pour la liberté de religion en général. Le rapport évoque aussi des arrestations de musulmans pour avoir mangé en public dans l’Etat de Kano durant le jeûne du ramadan.