Algérie: Une nouvelle figure du Hirak condamnée en appel
Une Cour d’appel algérienne a confirmé dimanche la condamnation à six mois de prison dont un mois ferme contre l’étudiante Nour El-Houda Oggadi, figure féminine du «Hirak», le mouvement de contestation anti-régime en cours depuis plus d’un an dans ce pays, a révélé une association.
Lors du procès en appel devant la Cour de Tlemcen (nord-ouest), le procureur a réclamé une peine de 12 mois de prison ferme contre Nour El-Houda Oggadi qui était accusée d’attroupement non armé, d’incitation à attroupement et d’outrage et violences à fonctionnaires.
Elle avait été placée en détention le 19 décembre 2019 avant d’être condamnée à six mois de prison, dont cinq avec sursis en février, et d’être remise en liberté à l’issue du procès en première instance.
Né en février 2019 d’un immense ras-le-bol des Algériens, le Hirak réclame un profond changement du « système » en place depuis l’indépendance en 1962, et a déjà entraîné la chute anticipée de l’ex-président, Abdelaziz Bouteflika qui prétendait à un cinquième mandat après 20 ans au pouvoir.
Par crainte d’une résurgence du Hirak provisoirement mis en berne à cause de la pandémie du Covid-19, les autorités algériennes multiplient les arrestations, les détentions et les poursuites à l’encontre de militants, de journalistes et de blogueurs pour les museler et étouffer les voix qui critiquent ou contestent l’establishment.
Deux sites d’information algériens, Twala et Casbah Tribune, ont annoncé mercredi dernier ne plus être accessibles en Algérie, dénonçant «vigoureusement cette censure arbitraire» des médias indépendants.
Début octobre, le gouvernement algérien a adopté un projet de décret destiné à mieux «encadrer les activités des médias en ligne». Le texte exige que les sites électroniques soient «exclusivement» hébergés en Algérie.
«Toutes les ressources (matérielles, logicielles, humaines, création, exploitation) nécessaires à l’hébergement d’un site devront être également en Algérie», d’après l’agence officielle APS. De nombreux autres sites d’information ont été ainsi censurés en 2020 et pas moins de 90 personnes sont actuellement emprisonnées en Algérie en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles.