Le premier ministre tunisien fait appel aux forces de sécurité pour repousser les manifestants
Le chef du gouvernement tunisien, Hichem Mechichi a appelé les forces de sécurité à intervenir « immédiatement » pour repousser les manifestants qui bloquent les sites de production industrielle, après une série de mobilisations sociales à travers le pays.
Alors que la Tunisie s’apprête à célébrer le 17 décembre, le dixième anniversaire d’une révolution réclamant travail et liberté, qui a démarré dans une région marginalisée, des mobilisations se sont multipliées ces dernières semaines dans des régions défavorisées du sud et du centre.
Les protestataires bloquent des routes ou des lieux de production d’énergie ou de ressources naturelles, réclamant des investissements et des emplois.
Le Premier ministre Hichem Mechichi, a souligné mercredi «la nécessité d’agir immédiatement (…) pour ouvrir les routes et relancer les sites de production », après une rencontre avec les ministres de la Défense, Ibrahim Bartagi, de la Justice, Mohamed Boussetta et de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine.
La grève dans l’usine d’embouteillage de gaz à Gabès (centre-est), a enclenché une pénurie dans une large zone, touchant l’importante ville portuaire de Sfax. Depuis le 13 novembre 2020, les habitants de plusieurs gouvernorats en Tunisie ne sont plus en mesure de se fournir en bonbonnes de gaz butane en plein hiver.
Les autorités ont ravitaillé les régions touchées à partir des usines de remplissage de bouteilles de gaz à Radès au sud de Tunis, et à Bizerte, à l’extrême nord du pays. Mais cette solution s’avère insuffisante pour répondre à la demande de plusieurs régions.
Dans la région voisine de Gafsa (centre-ouest), l’extraction de phosphate, est à l’arrêt depuis plusieurs jours, en raison des manifestations. Ces mouvements interviennent après que des habitants de Tataouine (sud) sont parvenus, à l’issue de plusieurs mois de blocage de la production pétrolière dans le Sahara, à un accord avec le gouvernement qui leur a promis le 7 novembre, des emplois et un fonds pour financer des projets dans ce gouvernorat.
La Tunisie, dont les difficultés ont été exacerbées par la pandémie du covid-19, fait face à un recul historique du PIB de -7%, et table sur un déficit budgétaire record en 2020.