Amnesty dénonce une «répression croissante des voix dissidentes» au Togo
Amnesty international (AI) a dénoncé mardi, la «répression croissante des voix dissidentes par les autorités togolaises», à la suite de l’arrestation la semaine dernière, de Brigitte Adjamagbo-Johnson et Gérard Djossou, deux représentants d’un important mouvement de l’opposition.
Marceau Sivieude, directeur adjoint d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale a déclaré mardi que «l’arrestation des deux opposants semble être strictement liée à l’appel à manifestation et apparaît comme une nouvelle illustration des autorités de vouloir réduire au silence l’opposition et les voix dissidentes».
Il a appelé les autorités du Togo à «libérer immédiatement et de façon inconditionnelle» les deux opposants et à «respecter la liberté d’expression et de manifestation pacifique de toutes les personnes, y compris les opposants politiques».
Le procureur de la République Essolissam Poyodi a expliqué samedi dernier que Brigitte Adjamagbo-Johnson et Gérard Djossou, tous deux membres de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), sont accusés de préparer «un plan de déstabilisation des institutions de la République».
Quatre représentants des organisateurs ont rencontré vendredi les ambassadeurs des Etats-Unis, de la France, de l’Allemagne, de l’Union européenne et des Nations unies.
C’est ainsi que Gérard Djossou, l’un des membres de la délégation, a été « molesté » et « enlevé », avant d’être placé en garde à vue, selon le mouvement. Le lendemain, l’ancienne porte-parole du candidat AgbéyoméKodjo à la présidentielle, Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson a été arrêtée à son domicile.
La DMK avait appelé à une marche samedi dernier à Lomé pour protester contre les résultats du scrutin présidentiel de février qui s’est soldé par la réélection du président sortant Faure Gnassingbé pour un quatrième mandat. La marche a été interdite par le gouvernement, qui a invoqué la pandémie de coronavirus.