Burkina-Présidentielle : Les Burkinabés ont voté malgré la menace djihadiste
Quelque 6,5 millions d’électeurs burkinabé étaient appelés dimanche aux urnes pour le double scrutin présidentiel et législatif dont la compilation et la publication des résultats par commune a débuté dans la soirée.
Si à Ouagadougou le vote s’est déroulé sans encombre, certains bureaux de vote ont dû fermer ailleurs dans le pays, «en raison des menaces», a déclaré lors d’un bilan à la mi-journée, le président de la Commission électorale Newton Ahmed Barry, sans plus de précision sur le nombre de bureaux fermés et la nature de ces menaces.
«Des individus ont interdit aux populations de prendre part au vote », a-t-il ajouté, assurant que «dans l’ensemble (…) tout se passe bien».
Et dans certaines localités de l’Est et du Nord, les plus touchées par les attaques djihdistes, « on a dit à des populations que celui qui plonge son doigt dans l’encre indélébile peut dire adieu à son doigt», selon Barry.
Début novembre, la Cour constitutionnelle avait constaté que l’élection ne pourrait pas se tenir sur 17,7% du territoire, faute d’une présence administrative et sécuritaire suffisante.
Roch Marc Christian Kaboré, élu en 2015 et qui brigue un second mandat, fait figure de favori. Il est opposé à 12 adversaires, dont Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition, et Eddie Komboïgo, candidat du parti de l’ex-président Blaise Compaoré.
Considérés comme les deux outsiders les plus sérieux, Diabré et Komboïgo, ainsi que quatre autres candidats, ont dénoncé samedi des risques de fraude, menaçant de ne «pas accepter des résultats entachés d’irrégularité». Diabré a jugé «inconcevable» qu’un parti puisse gagner «dès le premier tour».