Ethiopie-Tigré : Plus de 36.000 Ethiopiens ont fui vers le Soudan
Le nombre des réfugiés éthiopiens arrivés au Soudan, après avoir fui les combats dans la région dissidente du Tigré, s’élevait mercredi à 36.000 personnes, a révélé le chef de la Commission soudanaise des réfugiés.
«A ce jour, 36.000 réfugiés sont arrivés au Soudan et nous avons décidé d’ouvrir dans l’État de Gedaref, un nouveau camp à Oum Tinetba, à 150 km de la frontière» avec l’Ethiopie, a annoncé Abdallah Soliman, précisant que des équipes techniques sont déjà sur le terrain pour commencer les travaux. «Si la situation empire, nous avons l’intention d’ouvrir deux autres camps dans les États de Jezira et de Sennar», a-t-il dit.
Le Soudan a déjà rouvert un camp, qu’il avait fermé en 2000 à Oum Raquba, dans la province de Gedaref qui doit accueillir une fois construit, 24.000 réfugiés.
Le 4 novembre, le Premier ministre Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019, a envoyé l’armée fédérale à l’assaut de cette région du nord de l’Ethiopie après des mois de tension avec les autorités du Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF).
L’armée éthiopienne a mené plusieurs séries de frappes aériennes, visant officiellement des objectifs militaires comme des dépôts d’armes et de carburant.
Le gouvernement éthiopien et les autorités de la région dissidente du Tigré ont revendiqué mercredi, chacun de leur côté, d’importantes victoires militaires dans le conflit qui les oppose depuis deux semaines, et qui serait entré selon Addis-Abeba dans sa phase «finale».
«L’armée gagne sur tous les fronts», a affirmé mercredi Berhanu Jula, le chef de l’armée éthiopienne. De son côté, le président du Tigré, Debretsion Gebremichael a annoncé dans un communiqué les forces tigréennes ont infligé «de lourdes défaites sur tous les fronts à la force qui est venue nous attaquer».
Les pertes sur le terrain sont difficiles à évaluer en raison d’un black-out sur les communications et des restrictions imposées aux déplacements des journalistes dans la région.