Burkina/Présidentielle 2020: Le chef de l’opposition n’exclut pas un dialogue avec les jihadistes
Le chef de file de l’opposition burkinabè et candidat à la présidentielle du 22 novembre, Zéphirin Diabré a déclaré dimanche qu’il ne fallait «pas se fermer à l’idée» d’un dialogue avec les groupes jihadistes qui sévissent au Sahel, en marge d’un meeting à Ouagadougou.
Diabré a déclaré dimanche avant un meeting au stade municipal de la capitale du Burkina Faso qu’il est important «qu’on ne se ferme pas à l’idée que l’on puisse avoir dans cette mosaïque de groupes qui nous attaquent des gens qui peut-être ont des revendications politiques» et «qui sont disposés à un dialogue politique».
La question de savoir s’il faut ouvrir des négociations avec les groupes jihadistes évoluant au Sahel, dont certains sont affiliés à Al-Qaïda, d’autres à l’organisation Etat islamique, a fait surface lors de la campagne électorale au Burkina Faso, en prévision de l’élection présidentielle et législative de dimanche prochain.
Plusieurs opposants ont publiquement déclaré être favorables à explorer cette voie, tandis que le président Roch Marc Christian Kaboré, candidat à sa réélection, s’y oppose.
«L’action militaire toute seule n’a jamais pu vaincre le terrorisme dans aucune partie du monde. A côté de l’action militaire, il faut qu’il y ait d’autres actions», a ajouté M. Diabré.
Sous-équipées, les forces burkinabè ne parviennent pas à enrayer la spirale des violences jihadistes, malgré l’aide de troupes étrangères, notamment de la France, présente dans le Sahel avec 5.100 hommes dans le cadre de l’opération antijihadiste Barkhane.
Les attaques jihadistes, souvent entremêlées à des conflits intercommunautaires, ont fait plus d’un millier de mort et un million de déplacés depuis 2015 au Burkina, et 4.000 morts au total dans trois pays sahéliens, Mali, Niger et Burkina Faso en 2019, selon l’ONU.