Soudan: l’inflation atteint 212% en septembre sur un an
L’Institut soudanais des statistiques a annoncé mardi que l’inflation a atteint 212% en glissement annuel en septembre, un record qui équivaut à un triplement des prix. Une augmentation record principalement dû à la nourriture et la hausse des loyers.
Le gouvernement soudanais avait décrété un « état d’urgence économique » le 11 septembre pour circonscrire la chute de la livre soudanaise face au dollar et l’inflation galopante. En août, l’inflation avait déjà atteint 166,83%. Parallèlement, la monnaie nationale est en chute libre, oscillant entre 240 et 250 livres soudanaises pour un dollar.
Depuis la mise en place, il y a plus d’un an, du gouvernement de transition après la chute de l’autocrate Omar el-Béchir, le billet vert est passé de 50 à 240 livres soudanaises sur le marché noir, ce qui a entraîné une hausse des prix considérable dans un pays qui dépend énormément des importations.
Fin septembre, l’Union européenne, plusieurs de ses Etats membres et la Banque mondiale ont signé un accord d’un montant de 188 millions de dollars (environ 161 millions d’euros) pour financer une aide directe aux familles nécessiteuses au Soudan.
Le «Programme de soutien aux familles (PSF)», qui sera mise œuvre est un dispositif qui consiste à verser à 80% de la population, soit 32 millions de personnes, une somme de 500 livres soudanaises (9 dollars au taux officiel mais seulement 2,10 au taux du marché noir) par personne et par mois durant un an, selon la Banque mondiale.
Le versement de cette aide directe devrait commencer en octobre et toucher au départ un demi-million de personnes dans 11 Etats du pays avant de s’étendre progressivement durant deux ans à l’ensemble du Soudan.
Par ailleurs, le Soudan a affirmé avoir réuni le montant des indemnités réclamées par Washington dans le cadre d’un accord sur l’indemnisation des familles des victimes américaines d’attentats perpétrés en 1998 contre des ambassades des Etats-Unis en Afrique. Tant que le Soudan figurera sur la liste, le pays ne peut pas bénéficier d’un allégement de sa dette ou de financements des bailleurs de fonds comme la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international.