Afrique du Sud :Ramaphosa appelle à une lutte concertée contre la criminalité raciale
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, exhortant les Sud-Africains à travailler ensemble pour lutter contre la criminalité, a condamné lundi les taux actuels de criminalité, notamment le meurtre noté récemment de fermiers blancs dans les zones rurales reculées du pays.
Dans son message hebdomadaire, Ramaphosa a exhorté les Sud-Africains à travailler ensemble pour éliminer la criminalité dans le pays.
Samedi dernier, plusieurs centaines de fermiers en colère ont à nouveau manifesté dans la capitale Pretoria pour dénoncer le meurtre de Brendin Horner. Un jeune fermier blanc de 21 ans, retrouvé attaché par le cou à un poteau le 2 octobre dernier. Ils voulaient aussi dénoncer l’assassinat d’une agricultrice de 44 ans, étranglée à mort après avoir été agressée sexuellement par deux hommes noirs quelques jours plus tôt.
Alors que la procédure était en cours, des manifestants blancs ont saccagé les locaux de la police et brûlé un véhicule de police. Cette police a depuis lors arrêté les manifestants violents sous les ordres de son ministre de tutelle Bheke Cele.
«Si la colère face aux meurtres insensés est justifiable, l’attitude des groupes d’autodéfense ne l’est pas», a déclaré M. Ramaphosa.
Ramaphosa a rejeté les affirmations selon lesquelles les crimes violents dans les fermes faisaient partie d’une campagne orchestrée par des Sud-africains noirs pour chasser les agriculteurs blancs de la terre, affirmant que cela n’était tout simplement pas confirmé par les faits. Pour le président, «le meurtre brutal d’un jeune fermier blanc, prétendument par des Noirs, suivi du spectacle de fermiers blancs prenant d’assaut un poste de police pour saisir un suspect noir, a ouvert des blessures qui remontent à plusieurs générations».
«Contrairement aux affirmations irresponsables de certains groupes de pression, les meurtres dans les fermes ne constituent pas un nettoyage ethnique. Ils ne sont pas génocidaires. Ce sont des actes de criminalité et doivent être traités comme tels», dixit Ramaphosa. Ces derniers mois ont été émaillés de nombreuses manifestations pour dénoncer une augmentation des agressions et des meurtres, principalement contre des Blancs, dans les zones rurales.
AfriForum, un groupe de pression qui défend les intérêts de la minorité blanche (9% de la population), a affirmé que 292 attaques de ce type avaient été recensées cette année, dont 38 meurtres.