Guinée Bissau : Le chef du service des migrations en garde à vue pour trafic de drogue
Le chef du service des migrations en Guinée-Bissau, le lieutenant-colonel Alassana Djalo qui était depuis juillet directeur du service des migrations et des frontières, a été placé ce mardi en garde à vue à Bissau, pour son «implication présumée dans un trafic de drogue» et se trouvait mardi en garde à vue à Bissau, a annoncé le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.
Le lieutenant-colonel Djalo qui a été arrêté vendredi dernier, est maintenu depuis lors, en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire à Bissau, où se poursuit une enquête ouverte dans cette affaire.
Arrêté pour des faits survenus en mars quand il dirigeait la brigade de recherche de la garde nationale (gendarmerie), il est reproché à M. Djalo d’avoir couvert une opération alors menée par ses hommes et ayant abouti à la fuite d’un jeune Portugais d’origine bissau-guinéenne qui avait été arrêté à l’aéroport de Bissau pour «trafic de drogue».
Ce jeune portugais d’une trentaine d’années qui venait de Lisbonne, avait «84 capsules de cocaïne» dans le ventre. Placé en détention par la police judiciaire, le jeune homme sera libéré par des hommes du lieutenant-colonel Djalo avant de disparaître dans la nature.
«Tout agent de mon ministère, quel que soit son rang, s’il est impliqué dans une activité illicite, sera arrêté et traduit en justice», a affirmé mardi le ministre de l’Intérieur Botche Candé.
En Avril dernier, la justice bissau-guinéenne a prononcé des peines les plus lourdes de son histoire, dans une affaire de drogue, six mois après une saisie historique de deux tonnes de cocaïne.
Le tribunal régional de la capitale a prononcé des peines de prison ferme à l’encontre de 12 accusés lors d’une audience. Mais, les deux «cerveaux présumés» manquaient à l’appel et ont été condamnés par contumace à 16 ans de prison.
Les deux hommes, le Colombien Ricardo Ariza Monje, dit « Ramon », et Braima Seidi Ba, qui a la double nationalité portugaise et bissau-guinéenne, avaient pourtant été interpellés lors du déclenchement de l’ «opération Navara» en septembre dernier, qui avait débouché sur la saisie de plus de 1,8 tonne de cocaïne.
Les autres accusés, de nationalité bissau-guinéenne, colombienne, mexicaine et malienne, ont écopé de peine allant de quatre à 14 ans de prison.
La Guinée-Bissau est généralement présentée par des acteurs de la sécurité comme un point de passage en Afrique de l’Ouest de la cocaïne en provenance d’Amérique du Sud vers l’Europe. Des responsables militaires de ce pays ouest-africain ont souvent été cités dans ce trafic ces dernières années.