Afrique du Sud : Unilever suspend la vente de produits capillaires pour pubs racistes
Le géant de l’hygiène et de l’agroalimentaire Unilever a accepté jeudi de suspendre pendant dix jours la vente en Afrique du Sud des produits de sa marque TRESemmé, en signe de bonne volonté, après une polémique sur une publicité raciste diffusée par un de ses revendeurs.
«Unilever exprime ses remords à tous les Sud-Africains, les femmes noires en particulier, pour les images racistes Tresemmé», indique le groupe dans un communiqué, estimant que l’affaire désormais «réglée».
La chaîne de parapharmacies Clicks, qui compte 500 magasins dans le pays, a suscité une tempête d’indignation après avoir vanté la semaine dernière ces produits avec des images présentant les cheveux d’une femme noire comme «secs et abîmés», alors que ceux d’une femme blanche blonde étaient décrits comme « normaux ».
Ces images ont fait naître les hashtags #BlackHairIsNormal ou #BlackHairIsBeautiful (les cheveux noirs sont normaux, sont beaux), postés sur Twitter avec des selfies de femmes noires affichant fièrement leurs coiffures afro. Des dizaines de militants de la gauche radicale ont manifesté lundi et campés devant des pharmacies de la chaîne Clicks, réclamant leur fermeture pour plusieurs jours. Depuis, plusieurs autres chaînes de magasins ont annoncé un boycott des produits TRESemmé.
Lors d’une réunion jeudi avec le parti des Combattants pour la liberté économique (EFF), Unilever a accepté de retirer temporairement les produits capillaires de la marque «pour montrer ses remords après ces images offensantes et racistes».
Le groupe anglo-néerlandais a également annoncé une distribution de 10.000 serviettes hygiéniques et du gel hydroalcoolique dans des bidonvilles.
Les pharmacies Clicks avaient immédiatement retiré ces publicités en ligne le 4 septembre et avaient présenté des excuses. Depuis, l’entreprise a précisé que les employés responsables de la page web avaient été licenciés. Le gouvernement a salué la réactivité du groupe et appelé les publicitaires à une «prise de conscience sur le racisme».