La menace jihadiste accroît l’insécurité alimentaire au Mozambique
Des dizaines de milliers de personnes sont privées de toute aide humanitaire dans le nord du Mozambique, en raison de l’intensification de l’insurrection jihadiste qui sévit dans cette région depuis trois ans, a alerté lundi la directrice régionale du Programme alimentaire mondial (PAM).
L’insécurité alimentaire y devient «particulièrement préoccupante», a expliqué Lola Castro, lors d’un point-presse à Johannesburg, précisant que sur les quelque 250.000 déplacés de la région, seuls 180.000 pouvaient être aidés par les ONG et autres agences de l’ONU.
Le PAM agit dans la région de Cabo Delgado, tout au nord du Mozambique, depuis «les premiers 5.000 déplacés» en 2017, du côté de Mocimboa da Praia et Palma.
Mais la région est devenue ces derniers mois, «une très forte priorité», en termes d’insécurité alimentaire, de l’avis du PAM et d’autres acteurs internationaux sur le terrain qui s’inquiètent d’«une régionalisation du conflit, son extension notamment vers la Tanzanie», a-t-elle ajouté.
Le nord du pays, à majorité musulmane, une des régions les plus pauvres du Mozambique, est depuis près de trois ans le théâtre de violentes attaques conduites par des islamistes ayant fait récemment allégeance au groupe Etat islamique (EI). Ces violences ont causé la mort de plus de 1.500 personnes et fait plus de 250.000 déplacés parmi la population, selon des ONG et l’ONU.
Malgré les promesses répétées du président Filipe Nyusi, l’envoi de renforts militaires et le recours à des mercenaires étrangers, le régime de Maputo s’est révélé jusque-là incapable de ramener l’ordre.