Covid-19 : Les milliers de déplacés au Mozambique augmentent le risque de contagion
L’intensification des attaques jihadistes dans le nord du Mozambique fait affluer des milliers de déplacés vers le chef-lieu de la province de Cabo Delgado, multipliant les risques de propagation de la Covid-19, a alerté mercredi la Croix-Rouge dans un communiqué.
La province du Cabo Delgado à majorité musulmane, est le théâtre depuis près de trois ans d’une insurrection islamiste qui a causé la mort de plus de 1.500 personnes et fait plus de 250.000 déplacés, selon des ONG et l’ONU.
Dans la foulée de récentes attaques à Mocimboa da Praia et d’autres zones de la province, «la plupart des déplacés trouvent refuge auprès de leurs familles ou proches», ce qui a entraîné le surpeuplement des habitations et augmenté les risques de propagation du virus en l’absence de «la distanciation physique devenant impossible», souligne le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
«Les gens qui fuient ce conflit armé échangent un danger mortel contre le risque du Covid», note Raoul Bittel, responsable des opérations du CICR à Pemba. La province compte près de 600 cas de covid-19 officiellement recensés, sur un total de plus de 4.000 cas dans le pays.
Mi-août, des islamistes radicaux affiliés au groupe Etat islamique (EI) ont attaqué la petite ville de Mocimboa da Praia, s’emparant de son port, indispensable à l’immense projet d’exploitation gazière de la région, compliquant davantage le travail des humanitaires dans le nord du Mozambique.
Le CICR, présent dans la région depuis deux ans, a ouvert mercredi à Pemba un centre d’accueil de 400 lits dédié au traitement des malades du coronavirus.