Dix morts dans un conflit entre éleveurs et cultivateurs au Tchad
La justice tchadienne a indiqué dimanche qu’au moins 10 personnes ont été tuées en majorité lors de funérailles, dans de nouveaux affrontements entre éleveurs et cultivateurs dans le sud du pays, en proie à des conflits meurtriers entre ces communautés.
Selon Brahim Ali Kolla, procureur du tribunal de grande instance de Moundou, le chef-lieu de cette province du sud-ouest, des éleveurs avaient perdu une vache jeudi dans la province du Logone Occidental et ont réussi à la localiser sur la propriété d’un cultivateur.
Les éleveurs ont dépêché l’un des leurs pour réclamer l’animal mais les cultivateurs l’ont tué à l’issue d’une dispute, selon le magistrat. Lors de son enterrement, le même jour jeudi, les cultivateurs ont attaqué les éleveurs présents à la cérémonie, faisant neuf morts parmi les membres de la communauté d’éleveurs arabes.
Quarante-trois personnes impliquées dans ces violences ont été arrêtées, dont deux chefs de canton et quatre chefs de village, a ajouté le magistrat.
Les combats entre communautés sont fréquents dans le sud du Tchad, où nombre d’habitants sont armés. Ils opposent principalement éleveurs nomades arabes et cultivateurs autochtones sédentaires, qui accusent les premiers notamment de saccager leurs champs en faisant paître leurs animaux.
Le sud du Tchad, au climat et à la végétation plus cléments, attire depuis longtemps les éleveurs des zones sahéliennes désertiques du Nord, et est une région de transhumance. Certaines communautés nomades arabes s’y sont installées de longue date et s’opposent aux agriculteurs autochtones dans des conflits fonciers.