Barrage du Nil: report d’une semaine des négociations
Les négociations autour de la construction par l’Ethiopie d’un mégabarrage sur le Nil Bleu ont été reportées d’une semaine, a indiqué lundi le ministère soudanais de l’Irrigation et de l’Eau.
«Une réunion au niveau des ministres des trois pays a eu lieu lundi au cours de laquelle le Soudan a demandé de reporter d’une semaine la prochaine rencontre pour des consultations internes», a indiqué le ministère soudanais.
L’Afrique du Sud, qui assure la présidence de l’Union Africaine (UA), avait exhorté les pays en litige à «rester impliqués» dans les négociations, menacées de suspension par l’Egypte et le Soudan. L’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie mènent depuis 2011, des discussions sur l’avenir du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD), appelé à devenir la plus grande installation hydroélectrique d’Afrique.
Furieux contre un projet d’accord présenté par l’Ethiopie, l’Egypte lui reproche de ne pas aborder la question de la gestion du barrage et le Soudan accuse l’Ethiopie de lier la gestion du barrage à une renégociation du partage des eaux du Nil Bleu, ce qu’il refuse. Le Soudan a également déclaré qu’il allait quitter la table de négociations puisque l’Ethiopie refuse de revenir sur sa proposition de redéfinir un accord sur le partage de l’eau du Nil bleu. Le gouvernement éthiopien a annoncé le mardi 21 juillet que le niveau du remplissage, prévu pour la première année, du réservoir du barrage est atteint.
«Il est devenu évident avec ces deux dernières semaines de saison des pluies, que la première année de remplissage du Gerd (Grand barrage de la Renaissance) est achevée et le barrage en construction déborde déjà», a indiqué dans un communiqué le bureau du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed.
L’Éthiopie estime que le Gerd est essentiel pour son développement économique, alors que l’Égypte, dont l’irrigation et l’eau potable dépendent à 90% du Nil, le considère comme une menace vitale. Addis-Abeba avait plusieurs fois annoncé qu’elle entendait débuter les opérations de remplissage du réservoir du barrage en juillet, à une date non spécifiée, en plein cœur de la saison des pluies. L’Égypte et le Soudan estiment pour leur part qu’un accord global sur le barrage – et notamment la manière dont il est géré – devait être conclu avant que le remplissage ne débute.