Cameroun anglophone : L’armée assimile l’attaque meurtrière contre un village à «un malheureux accident»
L’armée du Cameroun a assuré lundi que la mort de villageois, tués par des hommes armés vendredi, selon l’ONU dans une région anglophone, est le résultat d’un «malheureux accident» à savoir, l’explosion de carburant après des échanges de tirs avec des rebelles séparatistes.
Une partie de l’opposition avait assuré que 22 civils, dont 14 enfants, ont été tués par des éléments de l’armée. Cependant, le porte-parole de l’armée, le colonel Cyrille Atonfack Guemo «dément formellement ces allégations mensongères» dans un communiqué.
La même version a été confirmée dimanche, par un représentant de l’ONU dans la province qui avait indiqué que 22 civils, dont 14 enfants, une femme enceinte et deux femmes portant des bébés, avaient été tués par «des hommes armés».
Le porte-parole de l’armée assure que cinq «civils» seulement, une femme et quatre enfants, ont été tués, et non 22 comme annoncé sur les réseaux sociaux, ajoutant que «sept terroristes ont été mis hors d‘état de nuire» dans le quartier de Ngarbuh du bourg de Ntumbo, dans la région du Nord-Ouest.
Le colonel Guemo a expliqué que quatre militaires et deux gendarmes qui effectuaient une «reconnaissance nocturne à pied» près d’une habitation «transformée en camp fortifié» et en stock d’armes, ont essuyé des «tirs nourris» depuis cette maison.
«Les combats vont se poursuivre jusqu‘à l’explosion de plusieurs contenants de carburant, suivie d’un violent incendie qui va affecter quelques habitations voisines», a a-t-il ajouté.
Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun sont le théâtre, depuis trois ans, de combats meurtriers entre militaires et séparatistes armés. Ces affrontements, ainsi que les exactions et crimes commis par les deux camps selon les ONG internationales, ont fait plus de 3.000 morts et contraint plus de 700.000 personnes à fuir leurs domiciles.