Grand barrage du Nil : les pays en conflit trouvent un accord préliminaire
L’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan sont parvenus tard mercredi à un accord préliminaire à propos du ‘Grand Barrage de la Renaissance’ sur le Nil qui alimente les tensions entre les trois pays depuis plusieurs années.
Les discussions de cette semaine à Washington visaient à élaborer des règles et des lignes directrices qui atténueraient les conditions de sécheresse en fonction du débit naturel du Nil. «Les ministres conviennent qu’il y a une responsabilité partagée des trois pays dans la gestion de la sécheresse et de la sécheresse prolongée», ont déclaré les responsables dans leur déclaration commune.
L’accord de Washington soutenu par la Banque mondiale et les Etats-Unis en tant qu’observateurs, définit les conditions de finalisation du barrage. Ces pays sont parvenus à un accord préliminaire qui définit les conditions de finalisation du barrage, notamment la question du remplissage du barrage qui cristallise les velléités.Les ministres des Affaires étrangères de l’Egypte, de l’Ethiopie et du Soudan ont convenu que l’irrigation du barrage devrait se faire par étapes pendant la saison des pluies qui s‘étend généralement de juillet à août.
Les protagonistes devraient de nouveau se réunir à Washington du 28 au 29 février pour les conclusions des négociations.Ce gigantesque projet éthiopien de quatre milliards de dollars entamé en 2012 par l’Ethiopie est censé, commencer à produire de l’électricité d’ici fin 2020 pour être complètement opérationnel d’ici 2022. Il doit devenir la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique avec une production de 6.000 mégawatts.
Mais Le Caire craint qu’il n’entraîne une réduction du débit du Nil Bleu, fleuve dont l’Egypte dépend à plus de 90% pour son approvisionnement en eau.
Neuf années de négociations n’ont pas permis d’aboutir à un accord. Mais les tractations se sont accélérées ces derniers mois sur la question-clé du remplissage du réservoir de la future digue, censé contenir 74 milliards de m3 d’eau. L’Egypte redoute qu’un remplissage trop rapide n’affecte des millions d’Egyptiens pouvant manquer d’eau et avoir du mal à se nourrir.Le Nil Bleu, qui prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil, qui traverse le Soudan et l’Egypte avant de se jeter dans la Méditerranée.