Le gouvernement nigérien pris en sandwich
« Le gouvernement a lancé un appel aux donateurs pour l’aider à faire face au retour de Nigériens de Libye et également de Côte d’Ivoire », pouvait-on entendre, mardi dernier, sur les ondes des radios de Niamey. Il s’agit d’un extrait de la lecture d’un communiqué officiel ou plutôt un aveu d’exténuation face à l’afflux des migrants suite à la crise libyenne au Nord et au conflit postélectoral ivoirien au Sud.
Bien qu’au dessus d’un sol richement pourvu en uranium, le Niger est l’un des pays les plus pauvres du monde. D’où, depuis des années, beaucoup de nigériens ont opté pour aller travailler ailleurs, notamment, pour le compte des multinationales pétrolières de la Lybie voisine ou au sein d’un espace économique beaucoup plus florissant comparé au leur qu’offrait la Côte d’Ivoire d’antan. Mais, les guerres ayant éclaté des deux côtés, l’heure du retour au bercail a sonné brusquement.
Selon l’Organisation Mondiale des Migrations, pas moins de 57 000 africains dont 54 000 ressortissants nigériens ont fui les violences en Lybie depuis février dernier. D’ordinaire, ces réfugiés arrivent à Dirkou, une localité à proximité de la frontière libyenne. Après y avoir reçu les premiers soins et un soutien psychologique indispensable après les traumatismes laissés par les violences, certains continuent jusqu’à Agadez ou Niamey avant de rejoindre leurs provinces ou leurs pays d’origine. Mais, d’autres n’ont pas les moyens d’assurer ces voyages et la capacité d’accueil des installations frontalières de l’OIM est dépassée. D’où, ce cri de détresse à la communauté internationale.
Quant au nombre de nigériens originaires du territoire ivoirien, il demeure inconnu jusqu’à présent. La gestion de ces flux migratoires constitue un premier test pour l’administration nigérienne. Si celle-ci le réussit, elle s’offrira une bouffée d’air utile pour la suite de sa course.