Une manifestation pro-régime prévue mercredi au Soudan
Les partisans du président soudanais Omar el-Béchir comptent tenir mercredi, un rassemblement dans la capitale Khartoum, alors que la police a dispersé dimanche à coups de gaz lacrymogènes des manifestations antigouvernementales dans plusieurs villes du pays qui dénoncent la hausse du prix du pain et exigent le départ d’El-béchir.
Ce rassemblement, le premier du genre à se tenir depuis le début des manifestations antigouvernementales. «exprimera le choix du peuple soudanais et répondra à la crise actuelle», a déclaré, lors d’une conférence de presse, le ministre soudanais du Travail, Bahar Idris Abou Garda, un ancien chef rebelle du Darfour qui a ensuite rejoint le gouvernement.
Dimanche, de petits groupes de manifestants antigouvernementaux se sont rassemblés dans des quartiers du centre-ville de Khartoum au lendemain d’un appel à une marche en direction du palais présidentiel, lancé par l’Association des Professionnels soudanais, constituée d’enseignants, de médecins et d’ingénieurs.
Une autre marche s’est tenue à Atbara (nord), où a débuté le mouvement de contestation. Mais la police anti-émeute est rapidement intervenue et a dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogènes, a indiqué un témoin.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des manifestants fuyant les tirs de gaz lacrymogènes de la police, courant dans des rues du centre-ville. « Nous allons marcher vers le palais dimanche pour appeler le président Béchir à démissionner », avait déclaré cette association.
Le Soudan est en proie depuis le 19 décembre à un mouvement de contestation déclenché par la hausse du prix du pain et les pénuries dans un pays en plein marasme économique. Les protestations se sont vite transformées en un mouvement contre le régime de M. Béchir qui s’est emparé du pouvoir par un coup d’Etat en 1989.
Au moins 19 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation, selon les autorités. Amnesty International a fait état de la mort de 37 manifestants et l’ONU a appelé à une enquête indépendante.
Plusieurs leaders de l’opposition, des militants et des journalistes ont été arrêtés par le Service national du renseignement et de la sécurité (NISS) depuis le début des protestations.