Cameroun : Le chef du parti MRC, Kamto interdit de quitter le pays
Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) a annoncé mercredi dans un communiqué, que son leader, Maurice Kamto, candidat malheureux à la dernière presidentielle au Cameroun, est «de fait» placé «en interdiction de sortie du territoire» national.
Maurice Kamto est victime de «la restriction illégale de sa liberté de déplacements», à travers «la réitération de manœuvres arbitraires, illégales et sauvages, visant à le priver davantage de sa liberté de mouvements et de communication», selon son porte-parole, Olivier Bibou Nissack.
Au cœur de cette dénonciation, le MRC explique que les multiples tentatives de renouvellement des passeports, aussi bien ordinaire que diplomatique de l’intéressé, se heurtent, «en parfaite illégalité», au mutisme des services compétents de la Sûreté nationale malgré les multiples relances de sa demande.
Maurice Kamto avait déjà été l’objet plusieurs jours durant d’une assignation à résidence, par la police, au lendemain de la proclamation des résultats de la présidentielle du 7 octobre dernier. Il s’était autoproclamé vainqueur avant d’appeler ses partisans à la résistance.
L’opposant était arrivé deuxième avec 14,23% des voix derrière Paul Biya lors de la présidentielle du 7 octobre, mais ne reconnaît pas le résultat officiel des urnes validé par le Conseil constitutionnel.
Le 27 octobre, 52 militants du MRC avaient été arrêtés à Douala, la capitale économique camerounaise, en marge d’une manifestation contre les résultats de la présidentielle.
Debut decembre, les poursuites engagées contre 52 opposants ayant manifesté contre ce qu’il considère comme un « hold-up électoral », ont été abandonnées a indiqué leur avocat Me Emmanuel Sim.
Paul Biya, 85 ans dont 36 au pouvoir, a été réélu avec 71,2% des voix pour un septième mandat consécutif, au terme d’une élection largement boycottée dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à une crise socio-politique sans précédent, transformée fin 2017 en conflit armé.