Les élections en RDC reportées au 30 décembre
La Commission électorale congolaise a annoncé ce jeudi, le report des élections au 30 décembre en République Démocratique du Congo (RDC), une semaine après l’incendie qui a ravagé l’un de ses entrepôts à Kinshasa.
«Etant donné le fait qu’on ne peut pas organiser les élections générales directes sans la province de Kinshasa et sans les électeurs kinois, soit 10% de l’électorat national, la deuxième hypothèse de l’inclusion de Kinshasa a prévalu sur celle de son exclusion…», a déclaré jeudi le president de la Ceni, Corneille Nangaa, devant la presse à Kinshasa.
Nangaa justifie ce report par l’incendie de l’entrepôt de la Ceni, dans la nuit du 12 au 13 décembre, à Kinshasa.
Ce jour-là, «près de 8.000 machines à voter» avaient été calcinés par le feu, selon la Commission électorale qui avait alors immédiatement rassuré qu’elle aurait recours à son «stock tampon» de matériel électoral.
Après son acheminement à Kinshasa, «ce stock tampon ne comprenait pas de bulletins de vote», a expliqué Corneille Nangaa, ajoutant qu’il a fallait donc en commander auprès du fournisseur en Corée du Sud.
Cinq millions bulletins de vote ont ainsi été commandés pour compléter le lot de ceux destinés aux bureaux de vote de la capitale. Mais seul un million était arrivé le mercredi, le reste étant attendu le samedi 22 décembre au soir.
Le président de la Céni avait déjà informé, la veille, les différentes représentations diplomatiques et les candidats à la présidentielle qu’il était dans l’impossibilité technique d’organiser les élections le 23 décembre comme prévu.
Malgré ces explications, l’opposition et la Société civile exigent la démission du président de la Commission électorale. «La dignité voudrait qu’il [Corneille Nangaa] démissionnât de son propre chef», estime Fidèle Babala, coordonnateur à Kinshasa de la campagne électorale de Martin Fayulu.
Le mouvement «Lucha» a quant à lui, indiqué mercredi dernier que l’éventualité d’un nouveau report des élections, était une «une insulte de trop à la patience» des Congolais.
Ces élections présidentielles, législatives et provinciales doivent désigner un successeur au président sortant Joseph Kabila, qui a renoncé à briguer un troisième mandat interdit par la Constitution.