Le cacao camerounais promet
Lors de la dernière campagne agricole il y a près d’un an, la production camerounaise de cacao avait atteint 220 000 tonnes. Et cela est tombé à pic car, avec la crise postélectorale ivoirienne, le prix du kilo des fèves a grimpé jusqu’à 1400 FCFA (3 dollars américains) au début de l’année. Ce qui a fait, bien entendu, les affaires camerounaises. Ou plutôt celles des multinationales qui constituent l’oligopole de ce secteur au Cameroun.
La majeure partie du cacao camerounais (60 %) est exporté par le géant hollandais du chocolat, Cargill, via sa représentation sur place, Telcar Cacao. Celle-ci envoie la production de Douala vers les Pays-Bas et la France. D’ailleurs, ce dernier pays est également représenté dans le secteur cacaotier camerounais au travers de la Société Industrielle de Commercialisation des Cacaos (SIC Cacao) de Barry Callebaut. Mais, celle-ci s’inscrit plutôt dans le registre de la transformation de la matière première en divers produits finis (pâtes, poudres,…), tout comme la « Chocolaterie du Cameroun » (CHOCOCAM), la dernière multinationale de la place.
Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, le Cameroun, cinquième producteur mondial de cacao, comme d’autres pays africains comme le Ghana et le Nigéria, a profité de la crise ivoirienne. Fort de ses revenus, le ministère camerounais du commerce veut faire mieux. Ainsi, il envisage une amélioration de la production lors de la prochaine campagne agricole. Avec 400 000 hectares de terres arables et 600 000 producteurs de cacao, le Cameroun a largement les moyens de ses ambitions.