RDC-Elections : 80% du matériel électoral parti en fumée à Kinshasa
A moins de deux semaines de la présidentielle du 23 décembre, un incendie d’origine criminelle selon les autorités a détruit à Kinshasa 80% du matériel électoral destiné à la capitale, dont les controversées «machines à voter», au moment où les violences s’accentuent à travers la République démocratique du Congo (RDC).
«Le feu a consumé le matériel destiné à 19 des 24 communes de Kinshasa», a déclaré lors d’une conférence de presse Corneille Nangaa le président de la commission électorale (CENI).
Le feu a brûlé «près de 8.000 machines à voter sur les 10.368 prévues pour Kinshasa», a poursuivi M. Nangaa, qui s’est engagé à «garantir sans faille la poursuite du processus électoral» à Kinshasa en redéployant une partie de la réserve ou surplus de matériel électoral pour couvrir les 8.000 bureaux de vote.
L’un des candidats de l’opposition, Martin Fayulu refuse l’utilisation de ces écrans tactiles qui doivent permettre aux électeurs de choisir leurs candidats et imprimer leur bulletin de vote.
La coalition politique autour du président sortant Joseph Kabila a accusé M. Fayulu d’inviter ses partisans « à détruire le matériel électoral de manière à empêcher la Commission électorale d’organiser les scrutins du 23 décembre».
«Comment un dépôt aussi important, comment du matériel aussi important, peuvent être laissés ainsi à l’abandon, sans surveillance et être même incendiés? », s’est interrogé l’autre grand candidat de l’opposition Félix Tshisekedi.
L’incendie intervient alors que plusieurs personnes ont été tuées mardi et mercredi en marge des déplacements de M. Fayulu. Jeudi, un jeune garçon de 17 ans a été tué par balle à Mbuji-Mayi, au Kasaï, pendant qu’il attendait l’arrivée de Félix Tshisekedi.
Les élections présidentielles, législatives et provinciales du 23 décembre doivent désigner le successeur du président Kabila, à qui la Constitution interdit de briguer un troisième mandat.