Centrafrique : l’ex-chef de milice anti-balaka arrêté en France
Patrice-Édouard Ngaïssona, l’ancien chef rebelle centrafricain et membre du Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF), a été arrêté mercredi en France, en vertu d’un mandat d’arrêt international émis par la Cour Pénale Internationale (CPI), a annoncé l’institution dans un communiqué.
Le mandat d’arrêt a été délivré le 7 décembre par la CPI contre Ngaïssona qu’elle poursuit pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis dans l’ouest de la RCA, entre septembre 2013 et décembre 2014, précise un communiqué de la Cour de la Haye.
Créées en 2013 après la prise de pouvoir par la rébellion à dominante musulmane de la Séléka, les milices anti-balaka à majorité chrétienne et animiste s’étaient livrées en 2014 à une chasse aux musulmans dans Bangui, la capitale centrafricaine, et ses environs, faisant des centaines de morts.
D’après la CPI, il y a des «motifs raisonnables» de croire qu’une « attaque généralisée et systématique a été perpétrée par les anti-balaka contre la population civile musulmane et quiconque semblait soutenir la Séléka».
Au moment des faits incriminés par la CPI, Patrice Edouard Ngaïssona occupait le rôle de coordinateur général national du mouvement anti-balaka. Il avait été également ministre des Sports sous la présidence de François Bozizé et député, assumant notamment les charges de premier questeur à l’Assemblée nationale et de vice-président de la commission des finances.
Patrice-Édouard Ngaïssona avait suscité la controverse en février dernier après son élection au comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF).
Candidat à la présidentielle en 2015 à la tête de son propre parti, le Parti centrafricain pour l’unité et le développement, il préparait déjà selon ses proches, le prochain scrutin.
Cette arrestation intervient quelques semaines après la remise à la CPI d’Alfred Yekatom, dit Rambo, lui aussi ancien chef de milice centrafricain.