Nigeria : Un «accord de paix» pour apaiser les élections de 2019
Le président nigérian Muhammadu Buhari et plusieurs leaders de l’opposition ont signé mardi un pacte pour que les élections de 2019 se tiennent dans un climat pacifique, en l’absence de son principal rival à la présidentielle.
«Nous, les candidats, nous engageons à respecter les normes de conduite les plus strictes et encourageons nos sympathisants à en faire autant», a affirmé l’ancien général de 75 ans, lors d’une cérémonie à Abuja, la capitale fédérale.
Ce pacte vise à éviter les tensions ethniques, identitaires et religieuses qui ont souvent nourri les violences électorales. En 2011, environ 1.000 personnes avaient été tuées après la défaite de Buhari contre Goodluck Jonathan, au cours d’affrontements entre les partisans des deux camps.
Pour éviter des tensions similaires en 2015, un accord avait été signé par les deux candidats avant les élections présidentielles, en présence de l’ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan. Le scrutin présidentielle cette année-là s’était alors déroulé sans accrochage majeur, et avait consacré la première victoire d’un candidat de l’opposition dans l’histoire du Nigeria, M. Buhari.
Mais pour le nouveau pacte conclu mardi soir à Abuja, le candidat du Parti Populaire Démocratique (PDP, principal parti d’opposition), Atiku Abubakar, ne s’est pas joint à l’accord. Comme lui, deux autres figures respectées à la tête de petits partis, l’ancien gouverneur de l’Etat de Cross-River Donald Duke et l’ancienne ministre de l’Education Oby Ezekwesili, étaient également absentes.
Pourtant, «tout le monde a été invité» a assuré le président du Comité national pour la Paix, Abdulsalami Abubakar. «Quelle raison aurions-nous eu de ne pas inviter quelqu’un?», a-t-il interrogé. Selon lui, comme pour la précédente élection présidentielle, cet accord de paix devait être signé par tous les partis politiques afin de faire preuve de bonne volonté et de bonne conduite pendant les élections.