Rwanda : L’opposante Diane Rwigara acquittée dans le procès d’incitation à l’insurrection
L’opposante rwandaise Diane Rwigara, critique du président Paul Kagame, a été acquittée ce jeudi par un tribunal de Kigali dans le procès d’incitation à l’insurrection et falsification de documents.
La Haute Cour de Kigali a jugé que «les charges retenues par l’accusation sont sans fondement». Les cinq coaccusés de Mme Rwigara dans cette affaire, dont sa mère Adeline, ont été également acquittés.
Le tribunal a estimé que les critiques de Diane Rwigara contre le gouvernement, notamment lors des conférences de presse, ne constituaient pas une «incitation à l’insurrection», car elles s’inscrivent dans le cadre de son droit à la liberté d’expression garantie par la Constitution rwandaise et les lois internationales.
Les juges ont également estimé que l’accusation n’avait pas prouvé que Mme Rwigara avait falsifié des signatures dans le dossier présenté à la commission électorale en vue de sa participation à l’élection présidentielle de 2017.
« C’est la preuve que toutes ces charges retenues contre moi, ma mère et des membres de ma famille étaient montées de toute pièce », a réagi Diane Rwigara. « J’ai l’énergie et le zèle pour continuer à me battre pour la liberté d’expression et les droits de l’Homme au Rwanda. »
Le 7 novembre, l’accusation avait requis 22 ans de prison contre Diane Rwigara et sa mère Adeline. La mère était elle accusée d’ « incitation à l’insurrection et promotion du sectarisme ».
Diane Rwigara, sa mère et sa sœur Anne avaient été arrêtées et emprisonnées en septembre 2017. Diane et sa mère ont été remises en liberté sous caution début octobre. La sœur avait recouvré la liberté un an auparavant, les charges pesant contre elle ayant été abandonnées.
Le président rwandais Paul Kagame, crédité de l’important développement qu’a connu le pays depuis la fin du génocide de 1994 qui fit plus de 800.000 morts, est régulièrement accusé de bafouer la liberté d’expression et de museler les voix de l’opposition.