Un nouveau Premier ministre à Sao Tome et Principe
Le nouveau Premier ministre de Sao Tome et Principe, le social-démocrate Jorge Lopes BomJesus a affiché lundi dernier, son intention de «lutter contre la corruption», alors que son parti est lui-même accusé par ses adversaires d’être corrompu.
Président du Mouvement pour la libération de Sao Tomé-et-Principe – Parti social-démocrate (MLSTP-PSD), Jorge BomJesus, 56 ans, succède à Patrice Trovoada, du centre-droit, à la tête du 17e «gouvernement constitutionnel» de Sao Tome.
Lors de son investiture lundi, le nouveau Premier ministre a déclaré vouloir «lutter contre la corruption» dans ce petit archipel lusophone du Golfe de Guinée au régime parlementaire, alors que son parti est lui-même accusé par ses adversaires d’être corrompu.
Le Premier ministre BomJesus possède plus de pouvoirs que le président, à l’instar du Portugal, l’ancienne puissance coloniale du Sao Tome jusqu’en 1975.
Mais le social-démocrate devra composer avec les 25 députés de l’ancien parti au pouvoir, l’Action indépendante démocratique (ADI centre-droit), qui est aussi le parti de l’actuel président de la République, Evaristo Carvalho.
Le MLSTP-PSD, ex-parti de l’opposition, a remporté la présidence de l’Assemblée nationale le 22 novembre grâce à une coalition avec d’autres petits partis de l’opposition.
BomJesus, spécialisé en littérature africaine, a été représentant de son pays à l’Unesco. Le MLSTP auquel il appartient, est l’ex-parti unique de Manuel Pinto da Costa, qui a gouverné Sao Tome pendant 15 ans jusqu’en 1990, sous un régime considéré comme « dictatorial ».
Le nouveau gouvernement est composé de douze ministres dont quatre femmes, dont Elsa Pinto nommée à la tête du ministère des Affaires étrangères, et deux secrétaires d’Etat.
Sao Tome, un archipel de 200.000 habitants est souvent considéré comme un modèle d’alternance démocratique en Afrique centrale, mais il a connu plusieurs coups d’Etat ou tentatives de putsch depuis son indépendance.