Epidémie Ebola en RDC : L’OMS évacue son personnel à cause de l’insécurité
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a dû évacuer seize membres de son personnel mobilisé à Béni contre l’épidémie Ebola dans l’est de la RDC, où un obus a touché la villa qu’ils occupaient, lors d’affrontements entre des Casques bleus et des rebelles.
« C’est dans les échanges de tirs que la villa a reçu un obus. Ce n’était pas une attaque délibérée contre la villa», a déclaré à la presse le Dr Michel Yao, coordonnateur de la lutte contre le virus Ebola à Beni.
Les 16 membres sur les 191 que compte l’OMS à Beni, sont partis samedi à Goma «pour déstresser» et dans l’attente d’une solution pour leur logement, selon Mr Yao, précisant qu’il s’agit de la première évacuation, même provisoire, depuis l’apparition de l’épidémie d’Ebola le 1er août dans la région hautement dangereuse de Beni.
Plus tôt samedi, le ministère congolais de la Santé avait indiqué que la lutte contre l’épidémie d’Ebola à Beni avait été suspendue après des affrontements armés la veille, « à quelques mètres du Centre des opérations d’urgence et des hôtels dans lesquels plusieurs équipes médicales sont logées».
L’armée congolaise et la force des Nations unies au Congo mènent depuis quelques jours, une opération militaire conjointe, avec des frappes aériennes, contre les rebelles ougandais du groupe armé ADF qui sème la terreur dans l’est de la République démocratique du Congo à l’approche des élections du 23 décembre.
Les autorités sanitaires congolaises ont récemment annoncé avoir franchi le cap de 200 décès dans la dixième épidémie d’Ebola signalée dans l’est du pays, où l’insécurité et des résistances ont rendu difficile les activités de riposte.
«Aucune autre épidémie au monde n’a été aussi complexe que celle que nous vivons actuellement» dans la région de Beni (Nord-Kivu), a indiqué le ministre congolais de la Santé, Oly Ilunga.
Les équipes chargées de mener les activités de la riposte «ont dû faire face à des menaces, à des agressions physiques, à la destruction répétée de leur matériel, et au kidnapping», a-t-il déploré.