Cameroun : Annulation des poursuites contre la célèbre journaliste anglophone Mimi Mefo
Le tribunal militaire camerounais de Douala a décidé de suspendre les poursuites contre la célèbre journaliste anglophone, Mimi Mefo, qui avait été initialement inculpée d’«atteinte à la sureté de l’Etat», a annoncé son avocate, Me Alice Nkom.
Selon l’avocate de la journaliste «le tribunal a ordonné l’arrêt des poursuites et le classement du dossier» de Mimi Mefo, rédactrice en chef adjointe et présentatrice vedette de la télévision privée Equinoxe TV.
Elle avait été arrêtée et écrouée à Douala dans la nuit de mercredi à jeudi derniers, après avoir été notamment inculpée d’«atteinte à la sûreté de l’Etat» par le tribunal militaire de Douala.
L’accusée qui avait été remise en liberté samedi, s’est rendue lundi au tribunal militaire de Douala où l’abandon des poursuites à son encontre lui a été officiellement notifié.
Après sa libération samedi, le porte-parole de l’armée, le colonel Didier Badjeck, avait indiqué sur les réseaux sociaux que la décision en avait été prise « personnellement » par le président Paul Biya, alors que Michel Biem Tong, promoteur d’un site Internet, arrêté le 23 octobre, se trouve toujours en détention pour des faits allégués d’ «apologie» de sécession.
Il était reproché à Mimi Mefo, d’avoir affirmé dans un post qu’un missionnaire américain, Charles Truman Wesco, avait été tué par l’armée fin octobre en zone anglophone en proie à un conflit armé.
Dans un autre post, la journaliste avait relayé la version du ministère camerounais de la Défense, imputant la responsabilité de la mort du missionnaire américain aux séparatistes anglophones.
Son incarcération avait suscité l’indignation nationale et internationale des syndicats et organisations de défense des journalistes. Le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) qui compte plus de 400 membres, avait décidé de boycotter «toutes les activités du gouvernement pendant 10 jours» à compter de jeudi, en demandant au gouvernement de la libérer «sans aucun préalable».