Arrestation d’un député de l’opposition en Tanzanie
Un député de l’opposition tanzanienne, très critique du régime du président John Magufuli, a été arrêté à Dar Es-Salaam après avoir affirmé dimanche qu’une centaine de personnes avaient été tuées lors de récents affrontements entre éleveurs et forces de l’ordre dans l’ouest du pays, a annoncé le porte–parole du son parti, Ado Shaibu.
Virulent critique du président John Magufuli, le député Zitto Kabwe est la principale figure de l’Alliance pour le Changement et la Transparence (Alliance for Change and Transparency, ACT) dont il est le seul élu à l’Assemblée nationale.
«Nous ne connaissons pas encore exactement les raisons de son arrestation, mais selon les premières explications de la police, c’est en relation avec notre conférence de presse de dimanche», a poursuivi Shaibu.
Lors de sa conférence de presse dimanche à Dar es Salaam, Zitto Kabwe avait déclaré que des affrontements, il y a une dizaine de jours, entre la police et des éleveurs avaient fait une centaine de morts dans le district d’Uvinza, dans la province de Kigoma dont il est lui-même originaire.
La police qui a communiqué un bilan de quatre morts dont deux policiers et deux éleveurs, a mis mardi le député Kabwe au défi de prouver le bilan de 100 morts, demandant notamment que le parlementaire montre les tombes de ces personnes.
Ces éleveurs étaient accusés d’avoir fait entrer leur bétail dans une réserve protégée.
Depuis son accession au pouvoir en 2015, le président John Magufuli a été critiqué par des organisations de défense des droits de l’homme et de la société civile pour son autoritarisme, ses détracteurs l’accusant de réprimer l’opposition et la liberté d’expression.
Le président tanzanien a affirmé en juillet que le parti dont il est le leader resterait « au pouvoir à jamais, pour l’éternité », dans une allocution retransmise en direct à la radio et à la télévision.
Il s’était attiré la veille de vives critiques en ordonnant que les prisonniers devront désormais travailler «jour et nuit» et recevoir des «coups de pied» s’ils font preuve de «paresse».