Volte-face du gouvernement namibien dans la participation des Noirs au secteur minier
Le gouvernement namibien a annulé une réglementation qui imposait que les entreprises détentrices de permis miniers soient dirigées à 20% par des Namibiens noirs, a confié samedi à la presse, le ministre des Mines, Tom Alweendo.
Afin de corriger les inégalités héritées du système racial de l’apartheid, la Namibie avait ordonné en 2015, que les sociétés qui demandaient un permis minier pour l’exploration ou l’exploitation soient dirigées à 20% par des Namibiens noirs et qu’au moins 5% des actions de l’entreprise soient détenue par des Namibiens.
Mais face aux fortes inquiétudes suscitées par cette mesures chez les investisseurs étrangers, le gouvernement est revenu sur sa décision, jugeant qu’«il est important de rendre plus efficaces les progrès dans la découverte de minerais», a déclaré Tom Alweendo.
«Nous admettons que nous devons trouver des moyens efficaces pour que les entrepreneurs et hommes d’affaires namibiens deviennent des participants actifs dans le secteur minier», a-t-il néanmoins assuré pour justifier la volte-face du gouvernement, qui a annulé la semaine dernière les mesures adoptées en 2015.
Le secteur minier qui emploie 17.000 personnes, soit 2,5% de la population active, contribue à hauteur de 12% du PIB du pays, producteur de diamants et d’uranium, alors qu’il plongé depuis 2016 dans la récession.
La Namibie fut une colonie allemande de 1884 à 1915, avant que l’Afrique du Sud de l’apartheid ne prenne le contrôle du pays jusqu’à son indépendance en 1990. Depuis cette date, c’est la minorité blanche qui continue à contrôler l’économie de cet Etat d’Afrique australe.
Les autorités qui regrettaient que la quasi-totalité des terres agricoles étaient encore détenues par des étrangers, allemands ou Sud-Africains, ont lancé en octobre un débat national sur une future réforme agraire, destinée à corriger les inégalités foncières héritées de l’apartheid, en se prononçant pour un recours aux expropriations des terres détenues par des Blancs.