Afrique du sud : Ramaphosa promet d’accélérer les retours de terres aux Noirs
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a symboliquement rendu dimanche ses terres à une population noire qui en avait été dépossédée sous l’apartheid, un transfert qui entre dans le cadre de sa future réforme agraire.
Cyril Ramaphosa a déclaré lors d’une cérémonie à Empangeni, dans la province du KwaZulu-Natal (nord-est), que l’Etat réparait « une injustice historique en rendant leur propriété à ses détenteurs légaux », la communauté Kwa Mkwanazi privée, en plusieurs étapes, de 4.586 hectares de ses terres, sous l’apartheid.
« Ceci est la première d’une série de demandes de récupération de terres que nous souhaitons accélérer au cours des prochains mois », a-t-il déclaré.
Ramaphosa a lancé ces derniers mois une réforme agraire qui vise à corriger les inégalités foncières entre la majorité noire (80% de la population) et la minorité blanche (8%). Elle suscite une vive controverse.
Le président a convenu que le Congrès national africain (ANC) « aurait pu en faire plus pour accélérer la réforme foncière » depuis son accession au pouvoir en 1994. Il a répété son « engagement à rendre les terres dans le cadre de la loi » en refusant « les occupations illégales de terres ».
Il envisage néanmoins de modifier la Constitution pour autoriser des expropriations sans indemnisation, mais les Blancs s’en inquiètent ouvertement. Un quart de siècle après la chute de l’apartheid, le pays reste déchiré par les tensions raciales.
Un syndicat sud-africain qui représente en majorité des Blancs avait notamment lancé, en septembre, un mouvement de protestation contre un plan de participation des salariés lancé par le géant de la chimie Sasol qu’il juge discriminatoire car réservé aux seuls Noirs.
En Afrique du Sud, la loi impose aux entreprises locales de réserver une part de leur capital ou de leurs emplois à la majorité noire du pays, afin de réparer les injustices héritées du régime raciste blanc de l’apartheid.