Cameroun/Présidentielle : Trois candidats demandent l’annulation du scrutin
Les trois principaux candidats à l’élection présidentielle au Cameroun ont saisi jeudi le Conseil constitutionnel afin qu’il annule en partie ou totalement le scrutin de dimanche, pour «fraudes et irrégularités».
Après avoir revendiqué sa victoire dès le lendemain de l’élection, Maurice Kamto a déposé au Conseil constitutionnel une «requête en annulation partielle des opérations électorales », dans sept des dix régions du pays en raison « des multiples irrégularités, d’importants cas de fraudes et des cas de violation de la loi».
Joshua Osih, candidat du principal parti d’opposition, le Social Democratic Front (SDF), et Cabral Libii, 38 ans, le plus jeune des candidats, ont introduit des recours en annulation totale du scrutin. Selon Joshua Osih, le scrutin a été « émaillé par une kyrielle d’irrégularités qui (…) compromettent durablement la sincérité du résultat ».
Cabral Libii estime, quant à lui, que la présidentielle «s’est caractérisée par de nombreuses fraudes et irrégularités». Quinze autres recours ont été introduits par deux autres opposants, non candidats à la présidentielle.
Sept candidats affrontaient le président sortant Paul Biya, 85 ans, au pouvoir depuis 1982, et qui était candidat à un 7ème mandat consécutif.
Le Conseil constitutionnel doit examiner ces requêtes et donner son verdict avant de proclamer le résultat du scrutin, au maximum deux semaines après l’élection.
Par ailleurs, l’église catholique a dénoncé par la voix de Mgr Samuel Kleda, président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, des manquements flagrants lors de la présidentielle.
Un communiqué des catholiques cite entre autres, «la tentative de corruption d’un des observateurs de la commission justice et paix dans un bureau de vote à Maroua dans l’Extrême-nord, l’interdiction d’accès des observateurs indépendants à certains bureaux de vote, l’installation des bureaux de vote dans certaines chefferies traditionnelles au mépris de la loi, le vote attribué aux personnes absentes le jour de l’élection, la non mise à disposition des cartes d’électeurs à certains potentiels votants, la présence des doublons sur certaines listes électorales».