Entrée en vigueur d’une nouvelle loi réglementant le travail domestique au Maroc
Les défenseurs des droits de l’Homme saluent l’entrée en vigueur au Maroc d’une nouvelle loi qui devrait mettre fin aux abus dont sont victimes les domestiques et interdire le travail des filles mineures.
Cependant, ils critiquent une des dispositions transitoires de cette nouvelle loi promulguée il y a plus de deux ans. La nouvelle loi fixe à 18 ans l’âge minimal des employés de maison, une disposition destinée à mettre fin au travail des «petites bonnes» de bas âge, encore courant au Maroc.
Mais la nouvelle loi autorise encore pour une période de cinq ans, à compter de son entrée en vigueur, l’emploi d’adolescentes de 16 à 18 ans. Il sera donc «permis d’exploiter les enfants de 16 et 17 ans dans le travail domestique jusqu’au 2 octobre 2023», s’est indigné le Collectif marocain pour l’éradication de l’exploitation des «petites bonnes» tout en déplorant que «le texte ne comprend aucune disposition, ni instruments pour la réinsertion des dizaines de milliers de mineurs».
Le texte qui réglemente pour la première fois le travail domestique dans le royaume, impose surtout un contrat de travail, un salaire minimum, un jour de repos hebdomadaire, des congés annuels et prévoit des sanctions financières pour les employeurs en cas d’infraction.
Il n’existe pas de chiffres officiels sur le nombre de filles mineures exploitées dans ce secteur, qui sont pour la plupart originaires de la campagne et analphabètes.
Mais selon une étude commandée en 2010 par des associations, le Maroc comptait à cette date, entre 66.000 et 80.000 domestiques âgées de moins de 15 ans.