Un rapport officiel s’alarme de la persistance des inégalités au Maroc
Au Maroc, la persistance des inégalités sociales qui «pèsent significativement sur la cohésion sociale» inquiète le Conseil économique, social et environnemental du Maroc (CESE), qui vient de produire un rapport relayé lundi par la presse locale.
Selon cette étude, la pauvreté, le chômage des jeunes et les inégalités sociales et territoriales sont «de moins en moins acceptées» par les Marocains.
Cela se traduit par les protestations de plus en plus virulentes contre ces inégalités, comme le montrent les «mouvements sociaux observés» ces dernières années notamment dans l’ancienne mine de charbon de Jerada (oriental) et à Al Hoceima dans les montagnes du RIF au nord du Rooyaume, fait remarquer l’organisme.
Après les mobilisations contre les retards de développement dans la région du Rif, contre les pénuries d’eau dans le sud à Zagora (sud) ou le manque d’emplois à Jerada, les réseaux sociaux ont pris le relais en avril dernier, avec une vaste campagne de boycott économique contre la «cherté de la vie» ciblant trois grandes marques.
Les Marocains sont «plus conscients de leurs droits et expriment davantage leur insatisfaction, leurs besoins et leurs attentes», analyse encore le CESE.
Ce «changement d’attitude» s’explique selon les experts, aussi par l’essor du digital : alors que la «participation politique demeure modeste et la confiance dans les institutions d’encadrement et d’intermédiation s’est affaiblie», internet est devenu un «espace de libre expression et de débat, autour de sujets qui intéressent la société, notamment la question des inégalités» sociales.
Cet organisme consultatif public préconise dès lors de «relancer l’ascenseur social», dans le Royaume chérifien qui compte plus de 35 millions d’habitants.
Outre la recommandation de «relancer l’ascenseur social à travers une éducation moderne, de qualité et accessible à tous», le CESE préconise de «renforcer la gouvernance pour rétablir la confiance du citoyen dans la capacité des institutions et des politiques publiques à résorber les inégalités».