Zambie : Le président Lungu limoge une ministre pour des soupçons de corruption
Le président zambien Edgar Lungu a renvoyé mercredi sa ministre du Développement communautaire, Emerine Kabanshi soupçonnée d’être impliquée dans une affaire de corruption et de détournement de fonds publics.
Lungu «a agi rapidement et relevé l’honorable Emerine Kabanshi de ses fonctions en raison d’accusations de détournement de fonds dans son ministère», a annoncé la porte-parole du gouvernement Dora Siliya sur son compte Twitter.
Le limogeage de la ministre zambienne intervient dans le sillage de la décision de plusieurs pays, dont le Royaume-Uni et la Suède, de geler leur aide bilatérale à Lusaka en raison de soupçons de corruption au sein du gouvernement.
Dans un tweet publié lundi soir, l’ambassadeur britannique à Lusaka Fergus Cochrane-Dyet a confirmé le «gel de toute l’aide bilatérale du RU (Royaume-Uni) en raisons d’inquiétudes, jusqu’à ce que les résultats d’un audit en cours soient connus».
Le gouvernement britannique devait verser 47 millions d’euros d’aide à la Zambie pendant l’année fiscale 2018-2019, et dans sa politique d’aide au développement le Royaume-Uni «applique le principe de la tolérance zéro en matière de fraude et de corruption», a-t-il ajouté.
De son côté, l’agence suédoise pour le développement international a confirmé sur son site internet avoir gelé elle aussi, à l’instar de l’Irlande, son aide à la Zambie, sur la foi des mêmes soupçons.
Le chef de l’Etat zambien Edgar Lungu et son gouvernement sont régulièrement accusés de corruption et de dérive autoritaire par leurs adversaires politiques depuis sa réélection en 2016. M. Lungu s’est dit mardi «gravement préoccupé» par ces accusations et a ordonné l’ouverture d’une enquête.
Même l’ex-ministre zambien des Affaires étrangères Harry Kalaba qui avait bruyamment claqué la porte du gouvernement en janvier dernier, pour dénoncer la «corruption croissante » du régime, s’est réjouit sans retenue de la décision britannique.
«Je me sens soutenu pour la première fois depuis que j’ai démissionné (…). La communauté internationale redit ce que j’ai déjà dit en démissionnant», a-t-il déclaré.