Au moins 23 morts dans des violences intercommunautaires en Ethiopie
Des manifestants ont protesté lundi à Addis-Abeba contre les violences entre communautés ayant fait 23 morts ce week-end en périphérie de la capitale éthiopienne, en région oromo, rapporte l’agence de presse officielle ENA.
Ces manifestants accusent des groupes de jeunes Oromo de viser d’autres groupes ethniques provenant du sud de l’Ethiopie qui se sont installés ces dernières années, dans des zones autour de la capitale, en région oromo.
Le chef de la police de la région oromo, Alemayehu Ejigu, cité par ENA, a indiqué qu’un groupe organisé a perpétré une série de meurtres et de pillages à Burayu, à l’ouest d’Addis-Abeba, faisant 23 morts et 886 déplacés.
Les forces de l’ordre déployées sur les lieux pour empêcher que la situation ne dégénère davantage, ont interpelé 70 suspects, a ajouté la même source.
Le Premier ministre Abiy Ahmed a fermement condamné «ces meurtres et actes de violence contre d’innocents citoyens», a déclaré sur Twitter Fitsum Arega, le chef de cabinet du Premier ministre.
La capitale éthiopienne est une ville multiethnique de 4 millions d’habitants, mais elle est située au milieu de la région oromo. Or, Addis-Abeba connaît une croissance démographique galopante et s’étend progressivement au-delà de ses limites géographiques.
Des manifestations anti-gouvernementales sans précédent ayant débuté fin 2015 et menées par les Oromos, avaient poussé à la démission du prédécesseur de Abiy début 2018. Ces protestations avaient notamment été provoquées par un projet d’extension du territoire de la capitale au détriment de la région oromo.
Samedi, des dizaines de milliers de personnes avaient accueilli à Addis-Abeba le retour en Ethiopie, de dirigeants du Front de libération oromo (OLF), un groupe de rebelles qui a bénéficié de la politique réformatrice du nouveau gouvernement éthiopien mené par Abiy, un Oromo.