Les ONG humanitaires en Centrafrique suspendent leurs activités à cause des violences
Les six ONG internationales qui soulagent les souffrances de la population à Kaga Bandoro, dans le nord de la Centrafrique, ont suspendu durant la journée de mercredi, leurs activités dans la ville en guise de protestation contre les violences que les humanitaires y subissent.
«A Kaga Bandoro, nous avons répertorié cette année 32 incidents (contre les ONG), dont 21 depuis le mois de juin», a déclaré à la presse Baptise Hanquart, coordonnateur du Centre de coordination des ONG en Centrafrique (CCO).
Selon Hanquart, la suspension pour 24 heures des activités humanitaires à Kaga Bandoro ce mercredi est «une journée d’indignation face à tout ce que les populations et les ONG subissent, à Kaga Bandoro, mais aussi à Bambari, Bria», déplorant que les ONG soient devenues une «opportunité financière pour des groupes armés» qui les braquent et les agressent. Il a néanmoins rassuré que «ce n’est pas parce qu’on est malmené par des milices qu’on va abandonner la population».
Le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) en RCA avait récemment relevé dans un communiqué, que «depuis le 2e trimestre 2018, une dégradation des conditions sécuritaires et une hausse importante des cas de vols, braquages et pillages a été observée en particulier à Bambari, Bria, Kaga Bandoro, Batangafo, mais aussi à Bossangoa».
La Centrafrique est l’un des pays du monde les plus dangereux pour les travailleurs humanitaires, dont sept éléments ont été tués depuis le début de l’année et vingt-quatre blessés, selon International NGO Safety Organisation (INSO) qui recense les exactions contre les ONG dans le monde.