Manifestation de salariés Blancs contre la discrimination en Afrique du Sud
Les salariés Blancs du géant sud-africain de la chimie Sasol sont descendus jeudi dans la rue pour dénoncer un plan de participation des salariés Noirs à son capital.
Dans ce cadre, le géant de la chimie a décidé l’an dernier de faire passer à 25%, la part de son capital détenu par des Noirs, notamment en leur distribuant des actions gratuites.
Deux bons milliers de salariés blancs ont envahi les faubourgs de Secunda (nord-est) jeudi pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une discrimination raciale. Sur leurs pancartes, on pouvait lire des slogans comme «ma couleur de peau ne détermine pas ce que je vaux» ou encore «Stop au racisme chez Sasol».
«On ne peut pas régler les problèmes posés par un ancien système d’exclusion en instaurant un nouveau système d’exclusion», résume Dirk Hermann, le patron du syndicat Solidarité à l’origine du mouvement de grève et de la manifestation des sud-africains blancs.
Jeudi, le syndicat Solidarité a remis à la direction de Sasol un cahier de doléances exigeant qu’elle accorde les bénéfices de son plan à tous ses salariés sans exception, ou qu’elle leur propose un plan spécifique avec les mêmes avantages.
Les grévistes ont laissé sept jours au groupe pour lui répondre, avant de saisir la Commission des droits de l’Homme et même les autorités boursières de New York, où il est côté.
Le groupe chimique a récemment défendu de ces accusations en affirmant que son plan de participation « ne fait pas partie de la rémunération des employés » et qu’il vise d’abord à renforcer des communautés auparavant défavorisées.
Le groupe chimique a reçu le soutien du Congrès national africain (ANC) au pouvoir. Son porte-parole Pule Mabe a dénoncé une grève « aux relents racistes » qui « cherche à remettre en cause les avancées de notre démocratie ».
En Afrique du Sud, la loi impose aux entreprises locales de réserver une part de leur capital ou de leurs emplois à la majorité noire du pays, soit 80% de ses 55 millions d’habitants, afin de réparer les injustices héritées du régime raciste blanc.