Les élections en Mauritanie entravées par des problèmes d’organisation
Le vote des élections législatives, régionales et locales en Mauritanie se sont achevées tard dans la soirée de samedi en raison de problèmes d’organisation, un vote considéré comme un test pour le régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz, à moins d’un an de la présidentielle de mi-2019.
A 19H00 (GMT et locale), heure prévue pour la fermeture des bureaux, plusieurs centaines d’électeurs attendaient toujours dans la cour du centre de vote de Teyarredt, un quartier populaire de la capitale Nouakchott, pour accomplir leur devoir national.
Les retards s’expliquent par les difficultés de certains électeurs à trouver leur bureau de vote, dont l’emplacement a été changé à la dernière minute, et par la complexité des opérations, qui nécessitent d’introduire des bulletins dans cinq urnes correspondant à différents niveaux de pouvoir.
Lors d’une conférence de presse tenue quelques heures avant la fermeture des bureaux, les dirigeants de 15 partis politiques, dont les poids lourds de l’opposition, ont qualifié de fiasco l’organisation du scrutin du premier septembre.
«Il y a des zones d’ombres, il y a un cafouillage, il y a une manipulation très claire de la liste électorale. Dans certaines régions de l’intérieur, il y a eu le déplacement de pans entiers de la liste dans certaines communes vers d’autres communes.
A Nouakchott, nous avons constaté la disparition de bureaux de vote entiers », a déclaré Mohamed ould Maouloud, président du Forum national pour la démocratie et l’unité FNDU.
Après avoir voté dans la matinée, le président Aziz s’est lui, félicité du « caractère apaisé et tout à fait démocratique » de la campagne, marquée pourtant par des invectives entre majorité et opposition.
Le taux de participation s’établissait à 18H00 dans une fourchette de 40 à 60% selon les régions, avec une moyenne nationale de 42%, a indiqué à la presse un membre de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Contrairement aux précédentes législatives, en 2013, l’opposition y participait, y compris dans ses composantes dites « radicales », ce qui porte au nombre record de 98 les partis politiques en lice à ce premier tour, dont les résultats sont attendus en début de semaine. Un éventuel second tour se tiendrait le 15 septembre.