Le PDCI demande un report des élections locales en Côte d’Ivoire
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), une des trois grandes formations politiques du pays, a appelé mercredi le gouvernement à modifier la date des prochaines élections régionales et municipales prévues le 13 octobre 2018.
«Le PDCI juge qu’il convient que des dispositions soient prises pour un réaménagement des dates de dépôt des dossiers de candidature et de la tenue du scrutin», a déclaré mercredi, le secrétaire exécutif du parti, Maurice Kakou Guikahué, lors d’une conférence de presse.
Entre autres raisons de cette demande, le PDCI a cité l’amnistie et la libération annoncée par le président Alassane Ouattara le 6 août, de nombreux responsables politiques du principal parti de l’opposition, le Front populaire ivoirien (FPI), dont l’ex-première dame ivoirienne, Simone Gbagbo. Le FPI avait jusqu’ici boycotté la plupart des scrutins, revendiquant notamment la «libération des prisonniers politiques».
Guikahué a aussi mentionné la réforme, promise par le président, de la Commission électorale indépendante (CEI), contestée par le PDCI et le FPI.Mais également de la période des vacances judiciaires et de la prise en compte du récent mouvement préfectoral qui freine la délivrance des actes judiciaires exigés pour la constitution des actes de candidature.
Alors que les listes électorales doivent être déposées ce mercredi soir au plus tard, le parti de M. Bedié a accusé son ancien allié, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), de « tentatives de débauchage » de cadres du PDCI, par des manœuvres de « chantage », d’ « intimidation » et « des menaces ».
Une vingtaine de candidats figurent en effet à la fois sur les listes publiées dans la presse lundi par le PDCI et le RHDP, constitué par le Rassemblement des Républicains (RDR) du président Ouattara, des petits partis alliés et des personnalités d’autres partis, dont le PDCI.
Le PDCI, dirigé par l’ancien président Henri Konan Bédié, a refusé de rejoindre ce «parti unifié», provoquant un éclatement de la coalition qui dirigeait la Côte d’Ivoire depuis 2010, ce qui a crée de fortes tensions entre les deux anciens alliés, mais aussi au sein du PDCI où certains ne voulaient pas lâcher le pouvoir.